Paris le 19 avril 1840
Mon cher ex-associé, j'ai reçu de M. Pérennès un bon payable le 5 de mai prochain , ce qui fait que vous serez remboursé le 10 du même mois, au plus tard, par les mains de M. Huguenot. En attendant, je vous remercie de m'avoir évité les frais d'une traite, et je vous envoie encore le bon de Parent-Desbarres, de 69 francs, pour solde de compte.
Je vous ai écrit il y a un mois environ, par occasion, la lettre, d'après ce que j'ai appris depuis, doit vous être parvenue il y a douze ou quinze jours. De pareilles occasions sont de vrais guet-apens ; il faut être fou pour s'en servir ; mais il faut être sot pour les offrir.
J'ai retrouvé, il y a deux jours, mon ancien amateur d'imprimerie qui doit venir me voir pour causer d'affaires ; Dieu l'inspire et me protège et que vous et moi puissions être quilles! Ce jour-là, je vous serrerai la main cordialement.
La librairie dégringole toujours ; la confiance et la prospérité ne renaissent pas, malgré le ministère parlementaire, et quand nous aurions Garnier-Pagès, ce serait encore la même chose.
Je vous souhaite le bonjour.
P.-J. PROUDHON.