1778-04-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Catherine II, czarina of Russia.

Madame,

Les bontés de votre majesté impériale mettent le comble à celles de tout Paris, je n'y ai plus trouvé de Welches, je n'y ai vu que sept cent mille Français aimables qui portent au ciel le nom de votre majesté.

La traduction française de vos lois imprimées en allemand est faite depuis longtemps; j'espère l'envoyer et la mettre aux pieds de votre altesse impériale dès que je serai de retour dans mes rochers helvétiques et dans mes glaces que j'ai mises sous la protection des vôtres; en vérité il n'y a pas une grande différence entre notre climat de Paris et celui des Alpes; les meilleurs pays sont ceux qui sont le mieux gouvernés. Petersbourg pourrait bien l'emporter sur Rome.

Je supplie votre majesté de conserver à un vieillard qui tient à peine à la vie la bonté qui fait ma première consolation.

V….