ce 19e avrill 1777
De touts les partits que l'on peut prendre mon cher Voltair, quand on est Vieux, le plus méchant est celui d'y penser, car cela ne remédie à rien et nous rent malheureux.
Qui mieux que vous peut trouver des distractions agréable par des ocupations dont le fruit est aussi Brillant que dans Votre jeunesse? Songés coment Vous étiés il y a cinquante ans, toutes les glandes de Vos intestins grosses et dure come des noix que l'on sentoit au travers de Votre peau, ce qui entraînoit toutes les incomodités dont Vous étiés acablé. Vous Vous en estes défait et je la dernière foits que je Vous Vits à Fernei il y a 10 ans je vous trouve dans la meilleure santé où je Vous aye Vu de ma Vie. Il est Vrai que Vous este éloigné de vos dieux pénates où Vous deviés régner, mais vous avés basti une Ville qui ajoutra à l'immortalité qui vous étoit déjà bien assurée par vos ouvrages et je vous assure que si vous étiés où Vous désireriés le plus d'estre vous ne tarderiés pas à retourner où vous este. Jouissés en donc et ne pensés qu'à Votre santé et à ceux qui vous aiment le mieux. J'y trouve mon conte. Je n'ai pas conté vous porter des plaintes de votre neveu Donpiere mais tâches de le metre en garde contre les insinuations d'une conjuration d'assassins qui ce trouvent dans les enquestes pour ce Venger de leur exil sur touts ceux qui étoient le plus atachés au feu Roy, et ne s'en cachent même pas trop, puisque, il y en d'assés indiscrets pour dire tout haut en opinant que l'on ne devoit hésiter à trouver un coupable dans celui qui étoit alé avec des gens armés chasser la cour des aides et le parlement de Bordaux. D'autres on dit à peu près des équivalent et deux furies femelles échaufent tout ce qu'elles peuvent avec un scandale qui n'a point d'exemple. Il est incompréhensible qu'avec tout cela j'aye pu retrouver dans le parlement un aussi grand nombre de magistrats assés ferme et estimable pour ne point ce laisser égarer et ce roidir même avec la plus grande force contre les égarement d'une jeunesse inssenssée qui déshonorera le parlement s'ils sont les plus forts. Voilà ce que la providence décidra mais quoique j'y aye grande confiance je vous avoue que je me trouve aussi malheureux d'y estre livré d'une telle sorte. Je ne poure estre jugé ce caresme mais je ne croits qu'il puisse y avoir rien qui empesche que je ne le soits entre pasque et la pentecoste. Je ne faire plus de mémoire dont je suis las, mais je faire imprimer toutes les dépositions des témoins et les contradictions que les briguants à qui j'ai affaires ont eu entre eux, et n'y ajoutre aucuns raisonements. Le public me jugera au moins et si je perts mon chaudron, ils perdront du moins leurs honeur, car ceux là ne doivent point avoir d'asme. La miene vous est bien dévouée mon cher Voltaire, et mon coeur vous est aquis depuits un si longtems qu'il n'en faut plus parler.