Paris, ce 1er xbre 1763
Monsieur,
… J'ai remis la lettre du Conseil à S. E. Elle m'a parlé de la difficulté que faisoit le Parlement de Dijon, de la différence qui étoit entre la lettre du 1er Président à lui, et celle qu'il avoit écrit à Mr de Voltaire, que nous avons relû ensemble.
Il a écarté absolument l'idée de l'enregistrement des Traités, comme impraticable (son 1er Commis m'en avoit parlé un moment auparavant, sur le même ton). Enfin, revenant à l'évocation par Arrêt, revêtu de lettres Patentes, il a dit que je devois lui donner un Mémoire, où je citasse bien les cas où telle évocation avoit eu lieu en cas pareil, et il a insisté particulièrement sur ce que je devois comprendre et l'affaire de Moens, et celle de Fernex, et toutes autres, ne voulant pas être obligé de donner des Arrêts tous les jours. Je lui ai demandé s'il n'avoit pas reçu un Mémoire de Mr Mariette, il m'a dit qu'oui, mais que ce n'étoit pas ce qu'il faloit. Je m'en suis alé là dessus, sans trop répondre, de peur qu'il ne me remit à court jour, car je ne veux bouger que je n'aies de nouveaux ordres, ne fût ce que par amour de la règle. Si le Conseil se décide à la demande de l'évocation, vous voiés, Monsieur, ce que doit renfermer le Mémoire. Vous êtes dispensé de plaider la chose même, mais seulement rapeler les cas où en telles causes, l'on a évoqué, et demander en conséquence pour toutes les contestations mues et à mouvoir notamment les …. Votre Mémoire contient tout cela….
J'ai l'honneur d'être
Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur
Crommelin