1763-08-28, de Voltaire [François Marie Arouet] à César Gabriel de Choiseul, duc de Praslin.

Monseigneur,

Nous vous suplions de daigner être nôtre juge.
Le sr Mariette nôtre avocat, vous présentera une requête plus détaillée. Il fera voir que l'arrêt obtenu contre nous par défaut, l'a été sur un faux exposé, et contre la femme du sr Pictet, morte depuis longtemps.

Nous ajoutons seulement icy, que le curé contre lequel nous plaidons, nous a toujours, et publiquement assuré qu'il ne plaidait point, et que pendant ce temps là même, il faisait avec nous un échange très avantageux, que le Roi a revêtu de ses Lettres patentes du mois de Juin 1763. Ainsi, ce curé a trompé le Conseil, ainsi que nous.

Les traittés et les déclarations de nos Rois, nous font espérer que nôtre sort dépendra de vous. C'est tout ce que nous ambitionons, et ce que nôtre partie adverse décline.

Nous sommes avec le plus profond respect

Monseigneur
vos très humbles, très obéissants serviteur et servante
Denis
Voltaire