1770-06-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Joseph Marie Balleydier.

Nous venons d'aprendre, Monsieur, que l'avocat qui a rédigé la prétendue coutume de Bresse, n'est point du tout un auteur aprouvé, et que très souvent en Bresse ainsi que dans tout le roiaume, on a le droit de rentrer dans son bien lorsqu'on n'est pas paié du débiteur auquel on l'a affermé.

Mais quand même Made Denis serait mise en possession du bien qu'elle a abergé au nommé Mauzier, elle ne serait pas pour celà paiée d'environ quarante Louis que Mauzier lui doit à présent, environ.

Monsieur Balleidier est prié de faire toutes les diligences nécessaires pour que Made Denis ne perde rien.

S'il peut présenter requête pour que Mauzier soit contraint par corps, il est prié aussi de prendre cette voie en cas qu'elle soit compatible avec les démarches qu'on a déjà faittes.

A l'égard de Choudens, les avocats disent qu'il n'est pas recevable à plaider au fond, attendu que ses lettres de Récision ne sont obtenues que sur un faux exposé, et qu'il est évident qu'il a fait plusieurs friponeries à Madame Denis. C'est surquoi on enverra à Monsieur Balleidier un mémoire plus ample et plus détaillé que le précédent.

Voltaire pour made Denis

Made Denis demande si c'est à Dijon ou à Gex qu'il faudra plaider au fond contre Choudens, et s'il le faudra bientôt.