1776-07-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Giuseppe Pezzana.
Veggo il dotto Pezzana che gran speme
mi da ch'ancor del mio nativo nido
udir fara da Calpe agl’ Indi il grido.

C'est à peu près monsieur ce que dit questo divino Ariosto nel’ canto 46, stanza 18.

Vous me comblez d'honneurs et de plaisirs en me promettant un Arioste entier commenté par vous. L'orphelin de la Chine ne méritait pas vos bontez, mais l'Arioste mérite tous vos soins. Il a certainement besoin de vos commentaires en France et vous rendez un très grand service à la littérature; vous ferez connaître tous les personnages de la maison d'Est dont il parle, et tous les grands hommes de son temps qui ne sont que désignés au commencement du dernier chant. Ce dernier chant surtout est peu connu à Florence même à ce que m'ont dit des gens de lettres toscans qui en gémissaient.

Je n'ose vous remercier dans votre belle langue et je n'ai point d'expression dans la mienne pour vous exprimer la reconnaissance et l'estime infinie avec laquelle j'ai l'honneur d'être,

Monsieur,

Votre très humble & très obéissant serviteur,

Voltaire gentilhomme ordinaire du roi.