1776-01-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Conseil de régence de Montbéliard.

Messieurs,

Je reçois la Lettre dont vous m'honorez du 24 janvier.
Je vous suplie très instamment de faire considérer à son Altesse Sérénissime, que j'ai quatre vingt deux ans, et que je suis accablé de maladies, que Lorsque je lui prêtai en dernier lieu quatre vingt mille francs j'établissais une Colonie qui éxige des paiements journaliers.

Que j'ai compté sur les paiements dont vous m'avez flatté.

Que je dois actuellement près de soixante mille francs à cette Colonie.

Que je suis perdu sans ressource dans ma vieillesse si Monseigneur Le Duc ne vient point à mon secours.

J'ajoute à mes représentations que le sr Rosé vôtre receveur me doit depuis un mois, quatorze mille francs.

Je vous conjure, Messieurs, de me rendre justice, et de solliciter en ma faveur l'équité et la bonté de Monseigneur Le Duc.

Je vous prie de lui envoier cette Lettre.

J'ai l'honneur d'être avec respect

Messieurs

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

PS: Je reçois dans ce moment une Lettre du sr Rosé, laquelle m'annonce que je recevrai incessamment les quatorze mille francs qu'il me doit des anciennes dettes.