à Ferney 13e janvier 1776
Messieurs,
Dans l'état où je suis réduit à l'âge de quatre vingt deux ans, mes espérances et mes ressources sont dans la justice, dans la bonté et dans la magnanimité de Monseigneur Le Duc et dans la vôtre.
Je me flatte que le sr Rozé vôtre receveur, qui me doit deux quartiers, me tiendra la parole qu'il m'a donnée de me paier.
J'espère, surtout, que vous voudrez bien donner des ordres précis pour que je touche cette année, de quartier en quartier, l'argent que j'ai prêté à son Altesse Sérénissime, en dernier lieu.
Je vous suplie, Messieurs, de m'instruire des arrangements que vous prenez pour ces paiements sans lesquels je ne puis vivre. Je vous aurai autant d'obligation de me rendre cette justice que je vous en aurais si c'était une grâce. Je vous en fais mes remerciements d'avance.
J'ai l'honneur d'être avec des sentiments respectueux
Messieurs
Vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire