1774-01-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à Conseil de régence de Montbéliard.

Messieurs,

Aiant pris la liberté de remettre entre vos mains les Lettres de change du sr Meiner, et aiant apris depuis qu’il est difficile au sr Meiner de m’envoier de l’argent comptant, je me suis arrangé pour ne point négocier mes Lettres de change à Genêve ce qui est difficile et dispendieux à cause de la différence de l’argent.

Je perdrai moins en acceptant des Lettres de change paiables à courts jours à Lyon ou à Paris. Mais je ne puis accepter de Lettres pour la Suisse.

Je vous suplie de vouloir bien avoir la bonté de me faciliter mes paiements, et de porter les srs Rosé et Meiner à me satisfaire. Le sr Meiner me doit actuellement deux quartiers, et le sr Rozé m’en doit un.

La nécessité pressante de paier mes dettes me force à vous importunet. Je me flatte que vous ne m’en saurez pas mauvais gré.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois

Messieurs

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire