1775-08-19, de Voltaire [François Marie Arouet] à comte Nicolas Louis François de Neufchâteau.

Je vous suis très obligé, Monsieur, du mémoire que vous avez bien voulu m'envoier, et de tout ce qui l'accompagnait.
J'ai reconnu dans tous ces ouvrages vôtre manière de penser noble et juste. Vos talents ont pris des accroissements d'année en année depuis que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire pour la première fois. Vous joignez l'utile à l'agréable. Vous rendez des services éssentiels aux citoiens après leur avoir donné des leçons de goût.

Je suis très fâché que Ferney ne se soit pas trouvé sur vôtre chemin lorsque vous êtes venu vous établir à Paris, j'aurais eu autant d'empressement à vous entendre qu'à vous lire.

Soiez bien persuadé de toute l'estime, et de l'attachement d'un vieux solitaire qui a senti un des premiers ce que vous deviez être un jour. Peut être ne mourrai-je pas sans avoir eu la consolation de vous voir. V: t: h: o: sr:

V.