1773-03-24, de Voltaire [François Marie Arouet] à Joseph Vasselier.

Je commence à croire, mon cher ami, que j’irai porter mon squelette à moitié mort à Lyon, et que j’aurai la consolation de vous voir.
On doit vous adresser du Languedoc un petit paquet de graine de vers à soye. Ce petit paquet est pour moi; mais s’il y a de l’indiscrétion dans cet envoi j’en ferai avertir mon Languedochien

Je ne voudrais pas que Made Lobrau se pressât tant de représenter les loix de Minos. C’est une pièce très difficile à jouer qui demande de grands comédiens, et surtout une actrice qui ait de la fierté et de la force, encor plus que de tendresse. On dit que rien de tout celà ne se trouve à Lyon.

Je n’ai point encore ce recueil que je devais vous envoier; il y a cent lieues de Ferney à Genêve pour un homme qui est dans son lit.

Bon jour, mon cher ami.

V.

Voicy une petite boëte pour Lyon que mr Hugonet viendra prendre chez vous.