1773-03-20, de Louise Suzanne Gallatin à Frederick II, landgrave of Hesse-Cassel.

Monseigneur,

J’espère que Vôtre Altesse Sérénissime est en bonne santé, de même que son Altesse Royale Madame La Landgrave.
Personne au monde ne le désire plus vivement que moi, Vous savez Monseigneur Combien je m’interresse à tout ce qui vous touche. C’est par cette raison que je n’ay pas eû l’honneur de vous remerçier des graines de jardin que vous avez eû la bonté de nous envoyer, ne voulant pas troubler vos plaisirs en vous aprenant que nôtre ami a été à toute extrêmité. Il est Dieu mercy mieux, nous Espérons baucoup, les médecins le trouve hors de danger. Il ne croit point avoir été si mal. Je lui portois vos graines sur son lit, il étoit pénêtré de vos bontez. Je me Chargeois de vous en remercier, et de vous témoigner de sa part à quel point il étoit sensible de ce que Vôtre Altesse Sérénissime daignoit penser à lui. ‘Hélas Madame il ne me reste plus d’espérance d’embrasser les genouils de ce grand Prince!’ Je le voyois si Emeu que je changeois de Conversation. Il a été tout enflé, une Complication de meaux, à présent il a une goute errante que l’on espère de fixer. Il ne veut pas faire Ce que l’on souhaitteroit pour sa guerrison, il est impatien et travaille toujours, il dicte jour et nuit ce qui ne peut que lui faire baucoup de mal. Il badine disant que les jeunes gens reviennent de loing. Il crois que j’ay eu l’honneur d’écrire plus tos à Vôtre Altesse sérénissime. J’avoüe que son Etat m’afligeoit trop, et je voulois vous le cacher Connoissant Vôtre amitié pour lui….