1776-02-17, de Louise Suzanne Gallatin à Frederick II, landgrave of Hesse-Cassel.

Monseigneur,

Je suis plus sensible que je ne puis L'exprimer à Vôtre Altesse Sérénissime de la bonté qu'elle à de continuer à me faire donner de ses nouvelles.
Il est vray que quand je vois son Ecriture cela augmente ma joye, mais je serois bien fâchée qu'elle s'inccomoda pour me faire plaisir. Je me trouve bien heureuse d'apprendre que sa santé vas de mieux en mieux, j'espère que le beau tems qu'elle pourra faire de l'exercice la remétra entierrement. Dieu le veuille. Personne au monde mon Cher Prince ne s'i intéresse plus vivement que moi, vous en êtes bien sûr.

Je vous ay envoyé le premier tome des Questions &c, ce dernier Courrier. Voilà le second. Mr de Luchet Portera à Vôtre Altesse Sérénissime les 4 derniers. Il arrivera avant que Vous ayez Lûs les 2 Premiers. Il partira dans Quatre oû Cinq jours, car malgré son Rhûme qui n'est pas encore passé, il ne veut pas attendre plus longtems à aller au Pieds de Vôtre Altesse Sérénissime la remerçier de ses Bontez. Comme je ne sais point oû il faut qu'il arrive à Cassel j'ay fait prier Mr Womrath de le recevoir chez lui, jusqu'à ce que vous ayez déçidé oû vous voulez qu'il Loge. Nôtre ami est sûr que Vôtre Altesse Sérénissime sera fort Contente de lui, il espère que mr de Luchet obtiendras de Vôtre Altesse Sérénissime la faveur de le voir avant de mourrir. ‘Ditte bien mr à ce Grand Prince qu'il me donnera 10 ans de Vie s'il me donne cette satisfaction. Si je n'avois pas 82 ans je partirois avec Vous, mais vous Voyez que c'est au dessus de ma portée’; il fit apporter le diner vers son lit pour parler plus longtems de son Prince Philosophe, il ne finissoit point sur cet article, il vouloit que mr de Luchet n'oublia pas un mot de tout ce qui le chargeoit de dire à son grand Prince, de ce mêtre à ses genouils pour le suplier de lui donner la satisfaction de le voir encore une fois. ‘Hélas madame nôtre digne souverain à la bonté de me souhaitter des années de moins, il ne tient qu'à lui de m'en redonner. Cela est sûr, si j'ay le bonheur de le voir, je suis convaincu que cela prolongera mes jours'. . . .

Je voudrois bien avoir quelques nouvelles intéressante à mander à Vôtre Altesse Sérénissime. Ce qui n'en est pas une pour Elle c'est le tendre attachement et le profond respect avec lequel je suis

Monseigneur

De Vôtre Altesse Sérénissime

La trés humble et trés obéissante servante

Gallatin née Vaudenet

Mon mari et ma fille prient Vôtre Altesse Sérénissime de recevoir leurs trés profond respects.