24e Janvier 1770, à Ferney
Monseigneur,
Pardon: je tremble de fatiguer vos bontés.
Voiez le seul papier justificatif concernant les diamants volés par messieurs de Tunis. Si jamais vous daignez prendre la peine de battre ces barbares, je vous suplierai alors de faire comprendre les diamants dans les articles de paix que vous daignerez leur accorder.
J'ai toujours été émerveillé que les princes chrétiens qui se font quelque fois la guerre de guaieté de cœur, ne s'accordassent pas à jetter Tunis et Alger de leurs ports. Voilà de plaisants successeurs des Carthaginois que ces voleurs de Tunis.
On dit que vous avez une très florissante marine. Permettez à un de vos vieux courtisants de s'intéresser passionément à vôtre gloire.
J'ai l'honneur d'être avec un profond respect
Monseigneur
Vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire