1769-12-08, de Voltaire [François Marie Arouet] à César Gabriel de Choiseul, duc de Praslin.

Monseigneur,

Un pauvre Suisse qui vous est toujours très attaché, prend la liberté de vous présenter ce placet pour une affaire qui le regarde en quelque manière, étant créancier d'un des négociants à qui les diamants pris par messieurs de Tunis apartiennent.
Je vous suplie de vouloir bien me faire dire par un de vos secrétaires, ou des premiers commis des bureaux de la marine, où en est cette étonnante affaire. Il n'est pas suprenant que messieurs de Tunis soient des brigands, mais il l'est beaucoup qu'ils osent fouiller les vaisseaux portant pavillon de France.

La seule grâce que je vous demande à présent est d'avoir la bonté d'ordonner que je sois informé de l'état des choses. Je vous suplie de permettre que je vous aie encor cette obligation.

Sirven, que vous protègiez a gagné son procez, du moins en grande partie.

J'ai l'honneur d'être avec la plus vive reconnaissance et un profond respect

Monseigneur

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire