6e May 1777 à Ferney
Il paraît un résumé de 126 pages.
Je vous conjure, Monseigneur, de me l'envoier. Ne me tenez point rigueur, ne me punissez point de la mauvaise démarche de papillon philosophe, qui vous est venue demander des secours après que vous m'en aviez donné pour m'aider à soutenir le procez ridicule et ruineux que j'ai à la cour de Dijon pour une chaumière du païs de Genêve. Je suis comme un vieux lapin qui combat pour un terrier, et vous un aigle attaqué par cinq ou six chats-huants.
Je vous demande en grâce, je vous suplie à genoux de me faire lire vôtre résumé. Ordonnez qu'on me l'envoie, ou par la poste avec un contre seing, ou par la diligence de Lyon. N'abandonnez pas absolument le persécuté de quatre vingt trois ans, tombé depuis peu en apopléxie, et ne soiez pas si fier de vôtre jeunesse de quatre vingt ans. Conservez moi vos bontés comme je vous conserve mon très tendre respect sur le point d'être enterré en Suisse.