à Ferney 10e auguste 1769
Monsieur,
Après une assez violente maladie j'ai retrouvé dans mes papiers la Lettre que vous m'avez écrite le 28e juillet.
Je me flatte que vous voudrez bien me pardonner de vous répondre si tard.
Je n'ai envoié Sirven à Toulouse, que sur la parole positive d'un de mes amis, homme très instruit et très accrédité qui s'est emploié pour lui avec le plus grand zèle. On lui a fourni un avocat. Il n'y a rien qu'on n'ait fait pour lui. On m'a mandé qu'il avait pris la voie la plus longue mais la plus sûre pour réussir. Il faut avoir patience; je ne me rebuterai point. J'ai très peu de rélation avec Mr De Belestat, qui me parait entièrement livré au sr La Beaumelle.
On ne peut, Monsieur, vous être attaché plus que moi.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois
Monsieur
Vôtre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire