22 juillet 1767
Je ne puis que vous répéter, mon cher ami, que je suis très fâché que Lavaysse soit le beau-frère de La Beaumelle; mais que ce n'est pas une raison pour que je me laisse accabler par les calomnies de ce malheureux.
Mon mémoire présenté aux ministres a déjà eu une partie de l'effet que je désirais. Le commandant du pays de Foix a envoyé chercher la Beaumelle, et l'a menacé des plus grands châtiments; mais cela ne détruit pas l'effet de la calomnie. Le devoir des ministres est de la punir; le mien est de la confondre. Je ne sais ni pardonner aux pervers ni abandonner les malheureux. J'enverra de l'argent à Sirven. J'en ai encore à lui, il n'a qu'à parler.
M. Marin a dû vous faire tenir un paquet; c'est la seule voie dont je puisse me servir.
Vous savez que j'ai écrit à m. Dagnesseau. L'affaire de mr de Beaumont ne sera-t-elle pas rapportée au conseil avant celle des Sirven? C'est ce que j'ignore.
On m'assure que la Sorbonne lâchera toujours son décret contre Belisaire. Il est difficile de comprendre comment un corps entier s'obstine à se rendre ridicule. Je vous embrasse en courant, mais très tendrement.