4e Auguste 1769
Mr De Voltaire, Monsieur, vous est très obligé.
Il a envoié vôtre avis au jeune homme qui l'avait prié de vous consulter, et il a été bien persuadé que ce jeune homme n'avait rien à craindre.
Voudriez vous bien avoir la bonté de nous dire, si une veuve et ses enfans ont droit de réclamer les droits de la communauté de leur village, droits dons le défunt jouíssait? La veuve et les enfans ne demeurent plus dans leur village, mais tout auprès, et sous le même Curé, quoi que ce ne soit pas la même paroisse. Peuvent-ils avoir part aux bénéfices de la communauté? NB: La veuve n'est plus tutrice de ses enfans. Elle demande si en qualité de veuve, et ne s'étant point remariée, elle peut prétendre aux droits et bénéfices de la communauté; je ne sais point les usages de ce païs cy.
Nous avons perdu le compte de l'orphêvre; s'il veut l'envoier on lui fera tenir son argent qui est tout prêt, ou bien on lui enverra une Lettre de change.
Nous sommes tous icy très fâchés d'être si longtems sans vous voir; nous vous fesons tous les plus tendres compliments.