1768-04-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jacob Tronchin.

Apropos, j'ay peur de vous avoir fâché.
Je suis bien loin de vouloir fâcher un Tronchin, encor moins vous mon cher monsieur, l'Esaü de Ferney aime trop le Jacob de Geneve. Mais vous sentez bien que je ne pouvais prendre sur moy un marché aussi considérable pour madame Denis sans avoir préalablement son consentement exprès. Vous savez que je n'ay pas le plus léger intérest dans cette affaire et que je m'immole pour elle.

Je serais enchanté d'être à Tourney votre voisin. Ceux qu'on me propose ne sont pas si philosophes que vous. C'est avec vous que je voudrais vivre.