1767-08-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Frédéric Gabriel Christin.

Mon cher ami je ne sçais où en est l'affaire de Fantet, ny jusqu'à quel point le fanatisme persécute l'innocence.
Si j'étais plus jeune, si je pouvais agir, je ne laisserais pas accabler ainsi un infortuné. Je fais de loin ce que je puis, et c'est fort peu de chose.

Le trésorier de M. le duc de Virtemberg ne me paye point et me fait des chicannes. Je crains de n'avoir de ressources que dans la justice. Mandez moy si en me transportant à Bezançon pour faire contraindre les fermiers je serai en droit de me faire payer les frais du voiage et du séjour selon l'usage des autres parlements. Cette affaire est triste, mais la nécessité me forcera de prendre un party que je déteste.

Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.

V. t. h. ob. str.

V.