19e auguste 1767, à Ferney
Je ne ferai point le voiage pour si peu de chose, mon cher ami, mais je profiterai de vos bontés et je vous chargerai de tout lorsque vous viendrez au mois de septembre comme vous le faittes espérer.
Je n'ai fait qu'entrevoir Mr De Marnésiac.
Vôtre pauvre Fantet sera donc obligé de faire le voiage de Douai; celà est assurément contre toutes les règles, mais je ne suis pas étonné que dans une affaire aussi importante et qui concerne le salut de l'état on s'élêve au dessus des loix. Il s'agit même de plus que le salut de l'état, il est question de celui des âmes, et il est clair qu'on ne peut acquérir la vie éternelle qu'en fesant condamner un francomtois au parlement de Douai.
Souffrez que je vous prie de donner quatre Louïs à Rosset.
Je vous embrasse de tout mon coeur.
V.