27 juillet 1767
Vous êtes bien à plaindre, Monsieur, de vous acharner à calomnier des citoyens et des académiciens que vous ne pouvez connaitre.
Vous m'imputez dans vôtre critique de Bélizaire à la gloire du quel vous travaillez, vous m'imputez, dis-je, un poëme sur la Religion naturelle. Je n'ai jamais fait de poème sous ce titre. J'en ai fait un il y a environ trente ans sur la loi naturelle, ce qui est très différent.
Vous m'imputés un Dictionnaire philosophique, ouvrage d'une société de gens de lettres, imprimé sous ce titre pour la sixième fois à Amsterdam, qui est une collection de plus de vingt auteurs, et au quel je n'ai pas la plus légère part.
Vous osez prophaner le nom sacré du Roi (page 96) en disant que sa Majesté en a marqué la plus vive indignation à Monsieur Le Président Hainaut, et à Monsieur Caperonier. J'ai en main la lettre de Monsieur Le président Hainaut qui m'assure que ce bruit odieux est faux. Quand à Monsieur Caperonier j'atteste sa véraçité sur vôtre imposture. Vous avez voulu outrager, et perdre un vieillard de soixante et quatorze ans qui ne fait que du bien dans sa retraite. Il ne vous reste qu'à Vous repentir.
signé Voltaire