1761-03-29, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Tout est venu à bon port mon cher correspondant; le châtau de Ferney sera embelli par vos bontez.
Nous attendons de votre grâce deux mille bouchons de liège, le tout pour boire un jour avec vous du vin de Bourgogne.

Je ne compte guères sur la paix dont vous me parlez, ny sur nos annuitez ny sur nos tontines. Pour me consoler je me ruine à Ferney. Tout cela me constipe. Vous seul me déconstipez en daignant m'envoier de bonne casse. Puis donc que vous êtes avec moy mr Purgon honorez moy de quelques livres de ce bénin laxatif.

Je vous supplie monsieur d'épargner à mon avocat au conseil un port de lettres.

Mille tendres compliments d'oncle et nièce, et de toutte la maison.