1759-02-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

On proposait à Amiot, précepteur de Charles neuf et de Henri trois, d'écrire leur vie.
Ah, dit il, je suis trop leur serviteur pour les faire connaitre. J'en dis autant des vers du roy de Prusse mon disciple.

Le card. de Bernis m'écrit qu'il n'a commencé à retrouver sa guaité et sa santé que depuis qu'il est dans sa retraitte. J'ignore encor si le prince de Soubize entre dans le conseil, mais la chose est très vraisemblable. Je souhaitte seulement qu'il y ait dans ce conceil quelqu'un qui aime la paix autant que vous et moy.

Deux tonnaux de vin sont déjà arrivez, caffé aussi, sucre viendra, fusils etc. et grand mercy de touttes les cargaisons.

Bon soir mon très aimable correspondant. Les fleurs montrent déjà le bout du nez dans nos Délices, et vous ne vous en souciez guères.

Oncle et nièce vous embrassent.

N. B. Je me ruine.

V.