1757-09-24, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Je voudrais mon cher monsieur que la paix fût aussi aisée à faire que celle du chanoine de Soleure.
Il y a grande apparence que le maréchal de Richelieu ira bientôt délivrer la Saxe comme il a balaié Brême et Verden.

Vous ne croiez donc pas que je me sois expliqué assez fortement sur les annuitez! Je vous réitère mon cher monsieur que vous me ferez plaisir de m'en assurer pour trente mille livres. Je ne fais pas d'aussi bonnes affaires avec les rois qu'avec les électeurs, mais j'ay toujours confiance dans les effets publics de France, même malgré les flottes anglaises. Madame Denis a encor plus de confiance dans vos bontez et dans celles de mr Camp. L'oncle et la nièce vous renouvellent toujours leur tendre attachement

V.

N'oublions pas l'article du vin. Nous n'avons pas entamé vos huit tonnaux. Il nous en vient de Bourgogne. Nous avons aux Délices une très mauvaise petite cave. Mr Mallet n'excellait pas en sous-terrains.