16 janvier 1761
Mille tendres remerciements à m. Damilaville pour toutes ses bontés.
Voici une petite lettre que je le prie, lui ou m. Thiriot, de vouloir bien faire parvenir à m. du Molard, par cette petite poste si utile au public, et que l'ancien ministère avait rebutée pendant cinquante ans.
Ce m. du Molard est un homme que je dois beaucoup aimer, car c'est lui, en partie, qui nous a procuré mademoiselle Corneille. M. Damilaville et m. Thiriot peuvent lire ma lettre à m. du Molard et le petit billet de mademoiselle Corneille. Ils verront si nous savons élever les jeunes filles.
Je fais une réflexion: m. Thiriot me mande que le digne Fréron a fait une espèce d'accolade de la descendante du grand Corneille et de l'Ecluse, excellent dentiste qui, dans sa jeunesse, a été acteur de l'Opéra-comique. Si cela est, c'est une insolence très punissable, et dont les parents de mademoiselle Corneille devraient demander justice. L'Ecluse n'est point dans mon château; il est à Genève et y est très nécessaire; c'est un homme d'ailleurs supérieur dans son art, très honnête homme et très estimé. La licence d'un tel barbouilleur de papier mériterait un peu de correction.