1759-02-22, de Voltaire [François Marie Arouet] à Auditeur de Saint-Jean.

Un jardinier nommé Pierre Nerfin, qui s'enivre souvent, qui se bat quand il est ivre, qui est accusé d'avoir vendu les légumes de son maitre, qui a ouvertla petite porte du jardin aux voleurs les quels ont crocheté la cave de M. Pictet, qui a bu avec eux le vin de mr Pictet dans mon jardin pendant la nuit, qui m'a été donné par mr Cathala, seulement pour quelques mois, que j'ay gardé trop long temps, que je chasse trop tard, veut rester dans ma maison malgré moy, et mérite punition.

Un autre jardinier, natif de Lausane, nommé Bourgeois, plus ivrogne encore et qui fait des absenses de trois ou [quatre j]ours très fréquentes, prête[ ].

Je supplie instamment Monsieur l'auditeur de vouloir bien envoyer ses ordres; et de ranger à leur devoir ces deux hommes qui mettent le trouble parmy les domestiques, et toutte la maison en désordre. Je le supplie d'envoier main forte s'ils ne veulent pas sortir. J'attends cette justice de Monsieur L'auditeur

Voltaire