Il faut que Loup fasse venir de gros gravier; qu'on en répande, & qu'on l'affermisse depuis le pavé de la cour jusqu'à la grille qui mêne aux allées des vignes.
Ce gravier ne doit être répandu que dans un espace de la largeur de la grille. Les jardiniers devraient avoir déjà fait deux boulingrains quarrés, à droite & à gauche de cette allée de sable, en laissant trois pieds à sabler aux deux extrémitez de ces gazons, comme je l'avais ordonné.
Je prie monsieur Coliny de recommander cet ouvrage, qui est très aisé à faire. Je recommande à Loup d'avoir soin de fermer La grille d'entrée de ma maison Les Dymanches. Les jardiniers enfermeront le jardin de Palissades, comme ils faisaient auparavant. Ils condamneront la petite porte jaune qui va de la cour au jardin sous la chambre au pilier; & ils empècheront le petit peuple, d'entrer dans le jardin & de le détruire, comme on a déjà fait. Les allées de gazon qu'on a semées dans le jardin seraient absolument gâtées, & c'est une raison honnête à opposer à L'indiscrétion des inconnus qui veulent entrer malgré les Domestiques.
Je prie monsieur Coliny de renvoyer les massons, au reçu de ma Lettre, ils n'ont plus rien à faire. Mais je voudrais que les charpentiers pussent se mettre tout de suitte après le berceau du côté de la Brandille.
Il faut que Les Domestiques ayent grand soin de sécouër les maronniers, de faire tomber les hannetons, & les donner à manger aux Poules.
Voilà à peu près mon cher Colini touttes mes grandes affaires. J'ay fort à cœur qu'on établisse le talu derrière le berceau proposé vis à vis la brandie, et qu'on soutienne ce talu par quelques piquets en y laissant deux petites rigoles pour l'écoulement des eaux.
Ne m'envoyez point mes lettres à Berne mais à Monrion. Je vous embrasse.
V.
à Berne 23 [May 1756]