1756-05-19, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

Si vous nous envoiez quelques lettres adressées aux Délices, ne nous en envoiez à Berne qu'une fois; et gardez les suivantes jusqu'à nouvel ordre mon cher Colini, car nous sommes un peu en l'air.
Nous irons à Soleure, de là nous retournons à Monrion, et nous regagnons ensuitte notre lac de Geneve.

Je vous prie d'ordonner qu'on refasse le talu que les eaux avaient emporté vers la Brandie, qu'on le sème de fenasse, et qu'on laisse deux petites rigoles pour l'écoulement des eaux à travers les hayes. C'est Loup qui doit prendre ce soin. Il faut que les charpentiers fassent en diligence le berceau qui doit être posé vis à vis la brandie et que la Vigne prépare des couleurs pour le peindre. Je vous prie d'ordonner aux jardiniers d'arroser les fleurs et les gazons de la terrasse, je compte retrouver tout très propre. Il faut que Boesse presse les travailleurs. Voylà de bien menus détails. Je vous embrasse de tout mon cœur.