1759-04-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Tronchin.

République de Geneve je vous aime et j'entends que votre chemin soit très embelli sans qu'il vous en coûte rien, et à moy pas grand chose.

Au lieu de continuer notre muraille de trente toises je recule ma haye en ceintre, je prie mr Dunan d'en faire autant, je recule encor en ceintre la haye de mes vignes. Je vous fais une pièce immense, ronde, régulière, ornée d'arbres en boule. Grille à ma vigne, grille au bas de ma terrasse, grille à la haye ceintrée de mr Dunan, jolies vües de tous les côtez, entrée charmante à Geneve, qu'en dittes vous mon cher amy? qui avez du goust, et vous aussi mrs Mallet et Jacquier, dites si cela ne sera pas délicieux.

V.