1766-02-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Joseph Marie Balleydier.

J'envoye à mr Balaidier le contract passé avec Bétemps.
Je le prie de présenter requête pour saisir son domaine de Valavrant, requête fondée

sur ce que je lui prétai de l'argent en 1757 sans intérest pour le tirer des prisons de Geneve où il était détenu pour dettes comme il appert par sa lettre du 10 aoust 1757.

qu'ensuitte je luy pretay une somme plus considérable par le contract cy joint, que je lui remis encor une partie de cette somme, ainsi que le prouve la déclaration du 15 novb 1764 cy jointe.

que le dit Betemps n'ayant répondu à tant de bontez que par de l'ingratítude, et ne m'ayant jamais payé, je dois rentrer de plein droit dans son domaine de Valavrant selon qu'il est porté dans le contract cy joint.

Je prie aussi mr Balaidier de ne point oublier l'affaire de Pasteur qui continue à couper tous les arbres de la haye qui est entre la pièce subhastée par Truches, et le pré et champ de l'ancien domaine.

Je demande un peu de diligence.

Voltaire

Le nom de la pièce subhastée par feu Destruches contenant trois seytines, se nomme Verney autrefois pré, à présent champ, et le pré et champ du propre domaine de l'hermitage, séparé du cy dessus par la haye en question, se nomme aussi pré Verney. Le nom de Pasteur est Abraham, je ne sais pas celui de sa servante.

On a coupé l'arbre le jour que Ducemetière alla vous faire son raport.

On vous sera très obligé si vous voulez bien avoir la bonté de faire avoir des bourneaux percés; nonseulement cinquante toises, mais cent si l'on peut. Tâchez d'en faire le prix. On les a payées à Venare 2 fl: la toise. Enfin faittes comme pour vous.

Vous devez avoir je crois encor la subhastation de Destruches.