1759-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles de Rohan, prince de Soubise.

à son altesse Monseigneur le prince de Soubize, maréchal de France

Monseigneur,

Permettez qu'un sujet de Sa majesté impériale dont votre Altesse défend la cause implore votre protection dans la plus juste demande contre le brigandage le plus horrible. Peutêtre un mot de votre bouche peut obliger le conseil de Francfort à me rendre justice, peutêtre son attachement à nos ennemis, sa haine contre la France, et contre tous les bons sujets de sa majesté impériale luy feront soutenir les iniquitez du nommé Shmith qui se dit conseiller du roy de Prusse. Mais je suis dans la nécessité d'implorer votre protection pour obtenir une sentence prompte, favorable ou injuste, afin que je puisse me pourvoir au conseil aulique. C'est cette sentence expéditive que je demande par la protection de votre altesse. Elle est faite pour secourir les opprimez.

Permettez que je mette aussi à vos pieds ma requête au conseil de Francfort.

Je suis avec le plus profond respect

Monseigneur
de votre altesse sérénissime.