1756-02-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Louis Vincent Capperonnier de Gauffecourt.

Dans le temps, mon cher Monsieur, que vous m'envoyez un reçu fort inutile, je vous en préparais un qui n'est plus nécessaire.
Ces bagatelles se trouvent dans la grande Bible de Mr Grand à Lausanne, et de Mr Cathala à Genêve; cependant prenez toujours ce chiffon de commentaire.

Il se pourrait bien faire que le Traité du Roy de Prusse le conduisît au comble de la gloire, et le rendît médiateur nécessaire entre l'Angleterre et la France. Je serais bien fâché qu'on pendit du monde à Cassel pour la religion; cette mode devrait être passée. Mr Liébaud m'a écrit; il a chargé sa mémoire d'un ouvrage fort incorrect, et fort différent de celui que vous avez vu. Il court à Paris une petite pièce d'environ trente vers sur le désastre de Lisbonne; on la dit un peu vive, on me l'attribue, je suis accoûtumé à être calomnié.

Bon soir mon cher Philosophe, je vous remercie d'avoir présenté mes respects à Made Delepinay puisqu'elle est philosofe aussi.

V.