1756-02-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à François de Chennevières.

Je vous suis bien obligé, Monsieur, de la pièce de prose que vous avez bien voulu m'envoyer.
Les vers qu'on a la sottise de m'attribuer sur le désastre de Lisbonne, ne sont certainement pas de moi. Si j'en faisais, ils seraient respectueux pour la Divinité et pleins de sensibilité pour les malheurs des hommes. Il n'y a que de jeunes fous qui puissent penser autrement.

On aura dû être bien surpris à la Cour du Traité de l'Angleterre et de la Prusse. Si cela peut conduire à un accomodement, tout le monde sera content. Je ne me mêle point de politique, et je fais seulement des voeux dans ma retraite pour que les hommes vivent en paix. Made Denis et moi nous vous renouvellons les assurances de la plus véritable amitié. Made de Chenevieres est comprise dans cette déclaration.

Tuus semper.

V.