1755-11-19, de Voltaire [François Marie Arouet] à David Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches.

Monsieur,

Monsieur le Résident de France m'a instruit de toutes les bontés dont vous m'honorez.
Je serais déjà venu vous en remercier, si ma déplorable santé avait pû me le permettre, mais ne sachant encor si je serai en état de venir à Monriond aussitôt que je m'en flattais, je ne veux pas perdre un moment à vous témoigner ma sensibilité, et à vous faire les très-humbles remerciments que je vous dois.

Mr le Premier sindic de Genêve foit vous avoir écrit Monsieur, à ma prière au sujet d'un Livre qu'on prétend imprimé depuis peu en Angleterre ou en Hollande par un homme qui a demeuré quelque temps à Lausanne, ce sera une nouvelle obligation que je vous aurai. Ma petite retraite de Monriond m'en deviendra bien plus agréable, et les maladies dont je suis accablé, seront bien adoucies quand je pourai passer quelque temps auprès de votre ville plein de vos bontés et de ma reconnaissance.

J'ai l'honneur d'être avec bien du respect

Monsieur

Votre très-humble et très obéissant serviteur

Voltaire gentilho͞e ord. de sa majesté t.c.