à Colmar 1er Février 1754
Vous ne m'avez point accusé la réception des papiers que je vous ai envoïé pour corriger selon vôtre intention la malheureuse édition de l'abrégé de l'Histoire universelle de Jean Néaulme.
Je suis fâché que vous me négligiez, mon cher Walther; vous savez que je suis toujours prêt à vous rendre service. Je vous avais mandé que j'avais retrouvé dans mes paperasses un chapitre entier qui ne se trouve point dans cette édition de Hollande, et je l'ai fait transcrire pour vous. On me mande qu'on fait à Genève une édition d'après celle de Néaulme; je ne le crois pas, et je vais m'en informer.
Je vous prie toujours de vous accomoder avec Schœpflin. Il compte vous envoïer mille éxemplaires des Annales de l'Empire. Vous me ferez encor une fois très-grand plaisir de vous entendre avec lui; c'est vôtre intérêt et le sien: il vaut certainement mieux prendre ce parti que de soutenir un procès avec un libraire allemand au quel Schœpflin cèderait son droit; et pendant ce procès un troisième libraire ne manquerait pas de contrefaire l'ouvrage, et de vous priver l'un et l'autre du petit bénéfice que je tâche de vous procurer.
Il y a un homme de mérite du païs de Neuviede à qui j'ai fait la galanterie de promettre un exemplaire de mes œuvres mêlées; j'espère que vous ne me désavouerez pas. Je vous prie aussi de vouloir bien m'en envoïer un exemplaire à Colmar par les chariots de poste.
Je vous embrasse de tout mon cœur mon cher Walther.
V.