à Colmar 29 mars 1754
Quand je vous ai envoïé, mon cher Walther, tant de corrections pour l'édition que vous avez voulu faire de l'Histoire prétendue universelle, je ne pris cette peine que sur la simple lecture de l'édition fautive et répréhensible de Neaulme.
Je n'avais point alors mon véritable manuscrit que j'ai eu depuis entre mes mains: il est absolument différent de ce malheureux imprimé que je suis obligé par toutes sortes de raisons, de désavouer et de condamner. Je vous renouvelle très-instamment ma prière de ne me point compromettre dans vôtre édition. J'ai voulu vous rendre service, mais il ne faut pas que j'en sois la victime. Vous pouvez vous servir du même titre qu'a emploié le libraire de Genève. Je vous l'envoïe avec le changement convénable qu'on doit y faire, et je vous prie de l'envoïer à vôtre imprimeur. Mr. Schœpflin doit vous envoïer incessamment le second tome des Annales de l'Empire. Je vous embrasse de tout mon cœur.
Volt.