Colmar 18 9bre [1753]
Ma chère enfant il me semble que nous sommes destinez à soufrir en même temps.
Guérissez vous si vous voulez que je guérisse. La goutte qui s'est jointe à tous mes maux ne me permet guère de vous écrire. Ma tête et ma main sont bien faibles. Il n'y aura qu'une lettre de vous qui poura me rendre des forces. Ma malle est arrivée. Je ne l'ouvriray que quand je sortirai de mon lit. Il faut que je suspende tout. Il ne me reste que les sentiments d'un cœur qui supporte son état et qui est bien inquiet et bien pénétré du vôtre. Ah mon enfant qu'est ce que la vie? quand pourai-je en passer avec vous les misérables restes?