ce 3 de novembre 1753
Vous auréz vus Monsieur par la réponse que le Comte de Gotter Vous a faite, et qu'il vient de me communiquer: en quels termes se trouve sa négociation: je n'en espère plus beaucoup, je l'avoue, cependant il faut voir.
En attendant nous avons eus ici, pour quelques jours, le Prince d'Anspac, qui a été comblé de distinctions et de bontés de la part de son Oncle, qu'il a quité avec regret et chéz le quel il a été pendant deux mois à portée de le voir et de l'entendre tous les jours: il est tout émerveillé de son esprit et de son elloquence: l'on dit que ce Prince ressemble beaucoup au Roi et que la Reine Mère l'a même trouvée ainsi: il est d'une figure charmante et très maniéré et très poli.
Comment se porte Monsieur nos empereurs? ne veront ils pas bientôt le grand jour? Je les attens avec toute l'impatiance imaginable.
L'allégorie d'Alcibiade m'a bien fait rire. Elle accompagnoit la réponse de Gotter; àpropos que penséz Vous monsieur de cette réponse? la trouvéz Vous digne de la réputation de son auteur? Je crois que non; cepandant je voudrois que Vous m'en disiéz un petit mot: ne fût ce que pour me donner de Vos chères nouvelles, qui me causes tant de plaisir.
Je suis avec toute l'estime que Vous méritéz
Monsieur,
Votre très affectionnée amie et servante
LDdS
La Grande Maitresse Vous ambrasse d'inclination et toute ma famille Vous aime à l'envie l'un de l'autre: mille pardon de mon griffonage.