1751-06-02, de Louisa Dorothea von Meiningen, duchess of Saxe-Gotha à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

Il y auroit assurément de ma faute Monsieur si Vôtre Nom et Vos talends me fussent restés inconus: Il y a longtems que la Henriade m'a transportée d'admiration, que Zaire et Alzire m'ont fait verser des larmes et que j'ai trouvée des beautés sans nombres dans Vos ouvrages; Or jugéz s'il Vous plaît Monsieur de l'agréable surprise que m'a causée ce recueil et cette lettre dont Vous venéz de m'honorer; Vous dite Monsieur qu'il n'y a que trois exemplaires de cette espèces au monde et cepandant Vous daignez m'en offrir un: Par quoi ai je pus m'attirer un don aussi précieux et qui fera le plus bel ornement de ma bibelliotèque?
Je n'ose me flatter Monsieur que mon fils eu pus Vous faire assés d'impression pour m'obtenir cette distinction; le fils est infiniment sensible à Votre cher Souvenir et Vous en demande la continuation avec instance. Pour moi Monsieur je m'occupe avec plaisir à chercher l'ocasion à Vous témoigner toute l'étendue de ma reconoissance. J'aspire avec le même empressement au bonheur de Vous voir et de Vous assurer de bouche de l'estime sans égale que je vous porte et de la considération parfaite avec la qu'elle je fais gloire de me nomer

Monsieur

Votre très affectionnée amie et très humble servante

Louise Dorothée Dd Saxe