1752-02-22, de Louisa Dorothea von Meiningen, duchess of Saxe-Gotha à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

Votre souvenir et Votre Livre, m'ont causés un plaisir extrême; L'un Monsieur flatte agréablement mon amour propre, parce que l'autre, ne peut qu'exiter mon admiration; j'en suis transportée toutes les fois, que je lis dans ce charment livre, et depuis que je le tiens de Vos bontès Monsieur, il ne sort guère de mes mains: cela est si vrai que tout le monde m'en fait la guerre; jugés Monsieur, si je ne dois pas souhaiter avec ardeur, que mon fils en profite, et si je seroit pas enchantée d'augmenter par là le nombre des obligations que je Vous dois; ma reconoissance est assurément infinie, et ne peut être comparée qu'à l'estime parfaite que je Vous porte; j'espère Monsieur de Vous pouvoir prouver un jour, et l'une, et l'autre: l'occasion la plus propice à cet égard seroit certainement celle de Vous voir ici, et de Vous assurer de bouche combien Monsieur je Vous admire et vous honore

Monsieur

Votre très affectionée servante et amie

Louise Dorothee D. d. Saxe

P. S. Mon fils qui vient d'échaper à une maladie dangereuse Vous fait mille complimens.