1752-06-08, de Voltaire [François Marie Arouet] à — Le Baillif.

Je n'ay pu vous remercier plustôt mon cher camarade du paquet de Monsieur le maréchal de Richelieu que vous avez eu la bonté de m'envoyer.
Si votre courier restait encor seulement deux jours à Berlin je pourais luy faire réponse. Je vous demande pardon de vous donner encor la peine de m'en instruire mais vous êtes dans l'habitude d'écrire, et vous ne plaignez pas votre peine quand il s'agit d'obliger. Je suis bien loin d'aller à Berlin. Je me prépare au voiage de l'autre monde, je me baigne, je prends les eaux d'Egra. Je meurs dans les règles, très étonné d'exister encor, après avoir vu partir des Tirconels et des la Métrie, divertissez vous, et aimez un peu votre camarade et votre amy

V.