1750-03-13, de Voltaire [François Marie Arouet] à René Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson.

J'arrive, je suis assurément toutte ma vie aux ordres de Monsieur le marquis d'Argenson.
Il y a bien longtemps que j'ay besoin de la consolation de passer quelques heures auprès de luy, mais j'arrive malingre. Je suis à pied. S'il a beaucoup d'équipages veut il m'envoyer chercher après son dîné? ou aura t'il le courage de venir dans la maison que j'ay le courage d'habiter, et où je nourris autant de douleurs et de regrets, que de sentiments inviolables de respect et d'attachement pour le meilleur citoyen qui ait jamais tâté du ministère?

V.