au Camp de Husfeldt ce 24 de juillet 1743
Vous Voyéz par ce Début que Dans le tems que vous recevréz ma lettre je serai à Ratibon, et que peutêtre avans que Vous M'ayéz répondû j'aurai parcouru l'Allemagne pour me rendre à Spa où je prendrai Les eaux pour me guerrir Des Coliques Dont je suis très souvant incomodé.
Je serai charmé de Vous Voir quelque part que cela soit, et je le serai encore Davantage si j'ai La Consolation De Vous Voir Citoyen de Berlin. Je crois que Vos français ont perdûs et bonsens et courage. Ils se conduisent si pitoyablement que l'on pâtit en aprenant Leurs Maneuvres. Ainsi Les Deux Nations qui pasoient il y a Cent ans pour les plus Béliqueuses De L'Europe Sont Déchües en Même tems, Depuis que Les Louis 14 et les Charles 12 avec les bonne Têtes qui travailloient et Combatoient sous eux ne supsistent plû: Mon cher Voltaire je Dois Vous Dire une Vérité Dure, mais il faut L'Entendre, Vos français ne sont qu'aimables, ils aportent dans les affaires La Légerté de leurs propos De sable et dans Les batailles la faiblesse des femmes dont ils ont pris tous les Défauts ne Vivant qu'avec elles. Ce sont là Les sources de Vos Malheurs, et j'en prévois encore D'autres si l'on ne fait choix D'Atlas et Non pas de Chantréz pour portér le fardau de la Monarchie française.
Adieu, je m'apersois que je suis trop bavard, et Bavard d'une façon qui Doit vous faire De la pene come à tout français. Les sentimens que j'ai pour Votre personel répareront j'espère sur votre esprit le tord que lui doit faire ce que j'ai eu L'audasse de vous Dire Dela Nation en général. Federicus ad Volterum salut.
Federic