à la Haye ce 2 Novembre 1740
Monseigneur,
J'aprends avec la plus vive reconnoissance le retour de vos bontez moy.
Mon remerciment sera de tâcher de les mériter toute ma vie. J'ay toujours été tendrement attaché à votre Eminence. Je regarde comme un de ses bien-faits l'occasion de luy faire connoitre mes vrais sentiments, mon zèle respectueux pour Le roy, pour la patrie, pour la relligion dont vous êtes également le père, et mon dévouement pour votre personne. Ces sentiments dont je ne m'écarterai jamais m'assurent la bienveillance de Votre Eminence.
Je ne me suis jamais flatté que mes faibles talents pussent contribuer à la gloire d'un pays dont vous faites le bonheur et la véritable gloire. Mais au moins l'amour de ma patrie a toujours été mon guide, et c'est luy surtout que je consulte en vous souhaittant une vie aussi longue et aussi heureuse que vous la méritez.
Je suis avec un profond respect
Monseigneur,
de votre Eminence
Le très humble et très obéissant serviteur
de Voltaire