à Potzdam ce 3 septembre 1750
Monsieur,
Vous me donnez trop de vanité.
J'ay amusé pendant deux heures celuy auprès de qui je voudrois m'instruire le reste de ma vie. Je demande plus que jamais à votre Excellence l'honneur de sa bienveillance. Vous comblerez la félicité que je goûte auprès du roy. Daignez ne me pas oublier auprès de M. votre neveu, et permettez que je vous adresse cette lettre pour luy. J'aurois bien voulu pouvoir l'embrasser et luy renouveller ma tendre amitié avant mon départ. Mais j'espère qu'à mon retour je retrouveray en luy, et en vous monsieur, des bontez qui m'attacheront encor plus, s'il se peut, à ma nouvelle patrie. Je seray toutte ma vie avec le plus respectueux dévouement monsieur
de votre Excellence
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
Permettez moy de vous adresser cette lettre pour mr votre neveu.