1751-12-21, de Voltaire [François Marie Arouet] à Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes.

Monsieur,

Sur les nouvelles publiques qui ont redoublé la crainte où j'étais touchant l'état de Mr de la Reiniere, permettez que j'aye l'honneur de vous témoigner ma sensibilité pour vous et pour luy.
Quelque chose qui soit arrivée daignez croire qu'un homme de lettres ne peut que s'intéresser vivement à tout ce qui vous regarde. Personne ne contribue plus que vous monsieur à échauffer les sentiments qui m'attachent à ma patrie et je l'aimeray davantage tant que vous serez à la tête de la littérature.

Madame Denis m'a écrit que vous trouviez bon que je prisse la liberté de vous adresser monsieur un petit paquet pour elle. J'use de cette permission, si vous le trouvez bon, et je vous renouvelle au commencement de cette année, les assurances du respectueux attachement avec lequel je seray toutte ma vie,

Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,

Voltaire