1739-02-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Je vous adresse mon cher ange gardien mon mémoire, mes pièces, mes prières pour mr de Meynieres.
Je feray ce qu'il vous dira qu'il faut que je fasse, et ce que vous prescrirez.

J'y ajoute un extrait de la lettre d'un prince destiné à gouverner une grande monarchie. Si cela pouvoit faire quelque effet, à la bonne heure; sinon, brûlez la.

Je vais me remettre à Zulime; mais j'ai le cœur percé: quelle récompense! Quoy, ne pouvoir obtenir justice d'un Desfontaines! Regnum meum non est hinc.

J'ay bau chercher, je ne vois pas ce que Desf. récrimineroist. La lettre de Jore sur les lettres philos. est entre les mains de Mr Heraut qui ne la déposera pas au greffe, et qui vous avoit promis de me la rendre. Ce ne peutêtre une pièce contre moy. Tout le reste est sans la plus petite preuve. Je vous en réponds.

Mais après tout point d'entreprise sans faveur, point de succez sans protection, et je crois qu'il faut avoir raison de ce scélérat. Je demande que Mr Heraut fasse une petite réponse, ou fasse faire en marge de mes questions.